La colonne lombaire est composée de nombreuses structures contribuant à sa fonction mécanique : articulations, ligaments, disques intervertébrales, système musculaire, etc. Elle a aussi la particularité de contenir des éléments neurologiques.
L’altération de ces différentes structures donne des douleurs et des signes cliniques différentes. La souffrance des nerfs va se caractériser dans des douleurs irradiantes, suivant leur zone d’innervation telle la sciatique ou la cruralgie. La souffrance des articulations, des disques, la contracture des muscles correspondantes va être ressentie sous forme de douleur locale sous forme de lombalgie par exemple.
La réalité peut être un peu plus compliquée. Par leur proximité, des affections des organes abdominales peuvent créer des souffrances ressenties au niveau de la colonne lombaire, et la souffrance des structures ostéo-articulaires de la colonne vertébrale peut être ressentie aussi sous forme de douleur irradiante. La différence est qu’ici cette irradiation reste peu précis et ne suit pas de trajet neurologique. Le diagnostic précis de l’origine d’une douleur lombaire peut être donc difficile et souvent incertain.
Le disque intervertébral qui relie des corps vertébraux est constamment sollicité, la pression dans certaine situation peut augmenter considérablement. La partie périphérique composée de fibres concentriques peut s’altérer avec un phénomène de délamination. Une fissure peut apparaitre, parfois visible même à l’IRM, associée à une douleur d’une intensité variable. Une telle fissure crée une zoner inflammatoire et le processus de cicatrisation peut apporter une nouvelle innervation dans cette zone générant une sensibilité accrue.
En cas de discopathie inflammatoire c’est le phénomène inflammatoire au niveau des plateaux vertébraux qui domine. On retrouve sur l’IRM une zone inflammatoire autour des plateaux avec une zone inflammatoire prononcée, qui peut être le signe d’une infection à bas bruit. Des douleurs y sont associées d’une manière presque constante. Avec le temps ces inflammation des plateaux se transforment à une dégénération graisseuse, voir sclérosante.
La dégradation dégénérative commence de s’installer de plus en plus à partir de l’âge de 40 ans, certain facteurs mécaniques peuvent l’accélérer tel le surpoids, les travaux forcés, les efforts sportifs, des contraintes déséquilibrés etc. Différente forme de dégradations peut survenir jusqu’à la destruction plus ou moins complet du disque. Néanmoins ces discopathies peuvent rester indolores dans l’absence de zone inflammatoire prononcée.
Les articulations postérieures par leur structure ressemblent à des articulations des membres, elles disposent une capsule, des surfaces cartilagineux et du liquide articulaire. Elles peuvent avoir des lésions dégénératives à ces éléments, une arthrose peut se développer, même précocement, si des contraintes excessives s’exercent sur elles. Une réaction de contracture musculaire peut alors se produire, ressentie comme du « blocage ». Ces douleurs sont généralement limitées dans le temps, mais peuvent être répétitives.
Des lésions inflammatoires au niveau de ces articulations sont particulièrement pénibles, comme toutes arthropathie inflammatoire. La douleur devienne chronique, intense et difficilement gérable à plus long terme.
Une lordose accentuée provoque des douleurs lombaires par la surcharge des articulaires, car le poids du corps est supporté plus par eux sans la contribution des disques. En générale dans un tel cas plusieurs niveaux sont concernés.
La scoliose provoque aussi une surcharge articulaire, mais par un déséquilibre frontal, des articulations deviennent hypertrophiques, douloureuses, provoquent des contractures unilatérales souvent sur plusieurs niveaux sur toute la longueur de la déformation.
La déformation cyphotique exagérée est souvent à l’origine de douleur lombaire.
La perturbation de l’équilibre sagittal altère la répartition harmonieuse entre des disques et des articulations des contraintes. Les structures qui sont davantage sollicitées vont souffrir prématurément, comme c’est le cas des disques dans cette affection.
De plus une force musculaire constante est également nécessaire pour maintenir l’équilibre ce qui va provoquer des contractures et des souffrances musculaires également.
Le spondylolisthesis dégénératif est rendu possible par la dégradation des articulaires postérieurs, leur destruction dégénérative permet le glissement de la vertèbre et provoque logiquement des douleurs.
La fracture isthmique va provoquer une instabilité et peut être responsable des douleurs lombaires chroniques dès l’adolescence.
Des lésions ostéo-articulaires sont reconnues comme des dysfonctionnements par le cerveau humain, qui tente de protéger la colonne vertébrale en activant une contracture musculaire pour l’immobiliser. Cette contracture va déclencher des sensations de douleurs, des blocages et même des souffrances sur des zones d’insertion musculaires.
L’articulation entre le sacrum et des os du bassin est une articulation qui n’a de mobilité utile que dans certaines circonstances, comme lors de l’accouchement.
Des sollicitations mécaniques excessives ou des maladies inflammatoires peuvent provoquer leur souffrance qui sera ressentie comme une lombalgie, voir comme une douleur fessière.
L’inégalité de longueur des membres inférieures que ce soit due à une une anomalie personnelle ou à un traumatisme ou d’autre, va provoquer une obliquité du bassin.
Cette obliquité va provoquer une perturbation de l’équilibre vertébrale, et une sollicitation uni -latérale accrue des articulaires et une partie des disques correspondantes pouvant provoquer leur douleur.
L’affaiblissement des structures osseuses peut provoquer des tassements ostéoporotiques. Ces lésions sont souvent sournoises, peuvent survenir sans traumatisme aucune. La douleur ainsi provoquée peut avoir une intensité parfois importante due à la lésion osseuse et l’instabilité au départ et à l’altération de l’équilibre à plus longue terme.