La cyphose désigne une courbure sur le plan antéro-postérieur de la colonne vertébrale où la colonne vertébrale est penchée en avant.
Ce type de courbure est retrouvé sur la zone thoracique, mais elle est anormale au niveau du rachis lombaire. Si la cyphose est importante, elle doit être compensée par une courbure dans l’autre sens – une lordose – pour maintenir l’équilibre.
Certaines maladies peuvent provoquer une cyphose de plus en plus importante, telle que la maladie de Scheuermann où dans l’enfance et l’adolescence le développement des plateaux cartilagineux des vertèbres subit des altérations et la partie antérieure des vertèbres ne peut pas obtenir lors de leurs développements une hauteur aussi importante que la postérieure.
Il s’agit d’une cyphose régulière qui peut perturber l’équilibre antéro-postérieur de la colonne vertébrale. La correction de cette cyphose peut être nécessaire.
Dans certains cas d’un problème localisé, la destruction d’un disque ou une lésion vertébrale peut provoquer une cyphose irrégulière, angulaire. Cette cyphose angulaire peut provoquer des douleurs permanentes si elle est au delà de 20 degrés. Une cyphose localisée qui atteint cette importance peut nécessiter une prise en charge chirurgicale pour rétablir l’équilibre et supprimer des douleurs qui sont provoquées par des contractures musculaires de la musculature dorso-lombaire qui tente de lutter contre le phénomène de déstabilisation de l’équilibre antéro-postérieur.
Dans les cas où la cyphose survient sur le rachis lombaire, elle peut provoquer encore plus des gênes.
Dans beaucoup de cas, où la cyphose thoracique est compensée par une hyper – lordose lombaire, celle-ci peut devenir douloureuse en premier et elle peut être plus difficilement supportable. La prise en charge dans ces cas est plus difficile car la correction des deux courbures peut être nécessaire.
Une cyphose vertébrale représente une déformation importante et peut devenir très handicapante. A partir d’une certaine importance, ce type de déformation doit être corrigé. Cette correction peut être réalisée par voie antérieure mais plus avantageusement la plupart du temps par voie postérieure. Le principe consiste à réaliser des fixations au niveau des différentes zones vertébrales à stabiliser et une partie des articulaires et des éléments postérieurs est réséquée.
Dans le cas où les disques sont suffisamment mobiles, la colonne vertébrale qui reprend ainsi sa mobilité peut être corrigée en introduisant des tiges dans les implants fixés, en appliquant des manœuvres de correction. Si les disques ne sont plus suffisamment mobiles, des gestes d’ostéotomies peuvent être associés. La nécessité de ce type de geste est toujours plus difficile à décider car il s’agit de geste chirurgical plus complexe, plus lourd et potentiellement plus dangereux. Néanmoins, entre de bonnes mains, ces opérations peuvent être pratiquées avec sécurité et dans certains cas représentent la seule solution pour obtenir une correction suffisamment efficace.
Une ostéotomie par voie postérieure consiste à réaliser l’ablation d’une partie postérieure des zones osseuses de la colonne vertébrale pour créer une situation dans laquelle la colonne vertébrale peut être dépliée et fixée dans une position corrigée.
Lors de l’ostéotomie par soustraction pédiculaire la partie postérieure, les pédicules et une partie du corps vertébral est retirée par voie postérieure.
Ensuite la fermeture de cette résection osseuse permettra une correction de la déformation.
Lors des ostéotomies segmentaires une partie des articulaires est réséquée sur plusieurs niveaux et la mobilité persistante au niveau des disques est utilisée pour obtenir une correction.
Dans le cadre d’une déformation de la colonne vertébrale, une correction est souvent réalisée par voie antérieure. Dans ces cas, en agissant sur les plateaux vertébraux directement en fixant les systèmes de fixation sur les corps vertébraux, une correction puissante peut être effectuée. Dans les cas favorables, l’avantage est que la zone de fixation peut être plus limitée que par la voie postérieure. Un autre avantage est la préservation de la musculature postérieure. De plus les zones sus et sous jacentes à l’arthrodèse ont moins la tendance à s’altérer avec le temps