Dans de nombreux cas d’instabilité vertébrales une stabilisation doit être apportée, on cherche à obtenir une consolidation osseuse pour fixer des vertèbres pour supprimer la douleur et le danger neurologique venant de la mobilité pathologique. Cette fixation peut être réalisée par voie postérieure avec l’aide des vis placées dans les vertèbres au niveau des pédicules. C’est une fixation solide, qui la plupart de temps est capable de maintenir des vertèbres durant la consolidation osseuse, cependant il n’est pas rare que le poids du corps et ses mouvements appliquent une telle contrainte sur des vertèbres que la fixation simplement par des vis s’avère insuffisante. On peut améliorer la situation avec l’arthrodèse intersomatique.
L’arthrodèse intersomatique consiste à réaliser une fixation et une stabilisation entre les corps vertébraux au niveau discale. Pour réaliser une telle fixation par voie postérieure, un accès suffisamment large doit être dégagé entre la racine nerveuse et le sac dural sur la face postéro-latérale du disque pour que le disque puisse être complètement retiré, les plateaux vertébraux avivés et la greffe et des implants, généralement des cages intersomatiques, puissent être installés.
Lors de la réalisation d’une arthrodèse intersomatique par voie postérieure, actuellement des cages sont utilisées. Il s’agit des implants, qui sont fabriquées à partir de plastique ou d’autre matériaux, ils sont ouverts au milieu pour contenir la greffe osseuse. Leur rôle est double : elles doivent résister à la pression des plateaux et doivent aussi assurer la consolidation par la présence de la greffe osseux.
Ces fonctions peuvent être séparées, on peut placer un implant qui a la forme d’une cage, mais qui ne contient pas de greffe, il est optimisé à résister à la pression verticale (spacer) et la greffe osseuse sera déposée tout autour.
De la même manière, on peut utiliser un plastique malléable lors de la pose, la même qu’on utilise pour le scellement des prothèses de hanche depuis plus de 50 ans, qui devient solide après la mise en place, qui aura la possibilité de s’adapter à la surface des plateaux vertébraux minimisant ainsi la possibilité d’enfoncement, offrant une possibilité de résistance encore plus importante. Bien entendu là encore, une partie de la surface des plateaux doit être disponible pour être en contact avec la greffe osseuse posée dans l’espace discale en compression.
Cette technique très utilisée dans le temps dans les reconstructions tumorales, regagne d’intérêt vue ses avantages dans la chirurgie des affections dégénératives également.
Dans le cas où deux implants sont insérés de chaque côté pour assurer la stabilisation, on parle de PLIF (Posterior Lumbar Interbody Fusion) tandis que si l’implant est inséré seulement d’un côté pour le mettre au milieu de l’espace intervertébral, on parle de TLIF (Transforaminal Lumbar Interbody Fusion). La deuxième méthode corresponde au standard actuel. Elle a l’avantage d’être plus rapide et moins invasive, néanmoins la surface d’appui entre les implants et les plateaux vertébraux est plus limitée.
L’avantage de l’arthrodèse intersomatique par voie postérieure est d’assurer une fixation circonférentielle à la fois antérieure et postérieure, on parle alors de fixation à 360 degrés. C’est une solidité suffisamment importante pour que la période post opératoire soit facilitée et sécurisée. Sa réalisation nécessite de l’expérience et de précision avec une technique parfaitement contrôlée, notamment en ce qui concerne le respect des éléments neurologiques. Avec une telle méthode, les échecs de consolidations sont rares, mais la consolidation osseuse peut nécessiter une période prolongée, et malgré la stabilité optimisée la colonne vertébrale doit être protégée pendant un certain temps dans la période postopératoire.
Les résultats cliniques sont excellents car la stabilité obtenue est telle que si les étages avoisinants sont en bon état, toutes les activités, y compris sportives, pourront être reprise une fois la consolidation obtenue.